Le vice-premier ministre britannique a présenté un ensemble d’outils de type ChatGPT et autres, adaptés spécifiquement à la Fonction Publique (FP). L’Intelligence Artificielle (IA) britannique de la FP n’utilisera que des sources officielles, validées en amont, et hébergées dans un réseau sécurisé par le gouvernement. Chaque fonctionnaire aura ainsi à sa disposition une réponse toute prête à retourner aux questions posées par les citoyens.
Bon, soyons rassurés, ces
outils serviront uniquement pour répondre aux questions de routine. Pour les
questions plus sensibles, complexes, politiques, les humains seront toujours
là. Enfin, il paraît.
L’IA permettra aussi de faciliter
les consultations publiques en accélérant l’analyse des résultats.
Bien entendu, si l’expérience
est un succès, pardon, comme l’expérience sera un succès, le gouvernement
souhaite l’étendre à l’ensemble du service public.
Bon, nous ne sommes pas opposés à la technologie, à l’intelligence artificielle. De toutes manières, le sens de l’histoire est clair.
La question n’est pas là.
Un équivalent de ChatGPT dans la FP : pourquoi pas ? Si cela améliore
les délais de traitement, la qualité de la réponse…
Il y aurait tellement à
dire sur ce sujet.
Mais, sur le fond, quand
va-t-on enfin considérer les innovations technologiques comme un outil au
service de la société dans son entier, disons-le clairement, au service de
meilleures conditions de travail ? À quoi servent ces outils si le
résultat est de densifier sans fin l’activité ?
Vous souvenez-vous de la
« net étiquette » des premiers courriels ? Elle préconisait de
répondre dans la foulée à un mail… Combien de dizaines, de centaines de mails recevons-nous
désormais chaque jour ? Nous en trouvons-nous mieux ? Sommes-nous
plus efficaces ? Et vos milliers de dossiers informatiques ? Sont-ils
mieux classés que vos anciens dossiers papiers, plus sécurisés ?
Quel monde
voulons-nous ? À quoi servent les outils que nous créons ? À bâtir un
monde meilleur, plus vivable ou… plus
infernal ?
SVP, mesdames, messieurs les élus : arrêtez de taper sur les agents publics.
Ne pensez-vous pas que ce
qu’attendent les agents, comme les citoyens, c’est d’avoir des services publics
qui fonctionnent et, pour cela, qu’on leur donne les moyens de remplir leurs
missions ? Tout simplement.