Salaire décent Michelin : 1 – Salaire indécent FPT : 0
Michelin
généralise le « salaire décent ». Son président considère que dans
beaucoup de pays, le salaire minimum ne suffit pas pour vivre. Il a donc choisi une autre référence, celle
d’une ONG, Fair Wage Network. Un salarié doit pouvoir payer l’eau,
l’alimentation, l’habillement, l’hébergement, l’éducation pour une famille de 4
personnes… sans oublier la possibilité de se constituer une épargne de
précaution.
Une
comparaison ? En France, le SMIC est à 21 203 € brut. Pour l’ONG, à
Clermont-Ferrand, le salaire décent est à 25 356 €, soit 25% de plus que
le SMIC. À Paris, à 39 639 €. Intéressant, non ?
Aux États-Unis, il
est 3 fois plus élevé que le minimum légal ; en Chine, plus de 2 fois
plus. Et comme cela, partout dans le monde. À savoir que l’ONG réévalue le
montant chaque année, compte tenu de différents paramètres, dont l’inflation.
Chez Michelin,
seuls 5% de leurs 132 000 salariés dans le monde n’atteignent pas
actuellement le salaire décent.
La pyramide des
facteurs de motivation de Maslow, vous connaissez ? Quand on a assuré ses
besoins fondamentaux (sécurité, santé…), on peut commencer à se tourner vers
des facteurs de motivation, plus, comme dire… « élevés » : prise
d’initiative, etc. « Les salariés, lorsqu’ils sortent du mode survie,
améliorent leurs performances. » précise le président de Michelin. Il réfléchit
à élargir la pratique à ses fournisseurs.
Et ce n’est pas
fini. Pour ceux qui n’ont pas la chance de bénéficier des lois françaises, il
offre : socle universel de protection sociale, congé maternité adoption de
4 semaines, versement d’un capital décès…
Équité, maîtrise
de l’écart des salaires… Vous voyez où on veut en venir ?
Dans la fonction
publique, youpi, les bas salaires passent leur temps à rattraper le SMIC… Les cadres A, pour leur part, ont vu leur
salaire baisser (étude INSEE d’octobre 2023).
Et les employeurs territoriaux
ne comprennent pas pourquoi la fonction publique en général et les
collectivités en particulier souffrent d’un manque d’attractivité. Pas besoin
non plus de vous rappeler qu’en FPT les agents publics sont moins bien lotis
qu’à l’État ou en FPH.
Certes, Michelin est une exception. Mais il n’est pas la seule.
Allez, mesdames,
messieurs les employeurs territoriaux : service public, intérêt général,
valeurs… et salaire indécent. Vous ne trouvez pas qu’il y a quelque chose qui
ne va pas ?